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L'âge bâtard

15 février 2011

50

50.


Pour le chapitre 50 je vous le donne dans le mille, « maman ».

Je viens de me refaire une de ces gastros éclairs. Je me sens mal, je vomis un peu, j'ai la diarrhée et je revomis et je me resens mal ainsi de suite, de sorte que parfois je ne peux pas sortir de la salle de bains pendant plusieurs heures et je suis obligée de m'allonger par-terre sur une serviette avec les jambes levées. J'appelle souvent SOS Médecin pour avoir une piqûre. Ça m'arrive au moins une fois par an. Souvent après le nouvel an, avant de remonter à Paris. Oh, cette fois-ci je me suis juste fait un bad trip avec de la beuh. J'avais pas fait le rapprochement. Là, si proche de l'anniv de ma soeur et de mon départ de Paris. Je sais depuis longtemps que c'est psychologique, que c'est un petit détail lié à ce qui me travaille qui me rappelle mon enfance et boum! Je cours dans la salle de bains. L'année dernière il y a eu une fois où j'ai réussi à le contrôler. Je me suis arrêtée devant la porte des toilettes, j'ai respiré et j'ai dit « non, je ne suis pas malade, c'est psychologique, Laura ne te laisse pas faire » et ça a marché. Cette fois-ci je le savais aussi mais je me suis laissée faire. Pour vous donner un peu plus de contexte, entre mes 6 et mes 9 ans j'avais des gastros tous les mois. Je faisais des cauchemars de ma mère qui dormait sous les ponts ou se faisait renverser par une voiture. Le soir mon père m'apportait un verre de lait chaud et me caressait le front en me disant de penser à quelque chose de bien, alors je pensais à Cendrillon, je revoyais tout le film dans ma tête. On arrêtait pas de pleurer. On voulait « maman ». Mon père devait se sentir tellement impuissant! Ça devait être terrible pour lui. Ça doit être pour ça qu'il est vraiment obsédé par notre bonheur. Ce soir j'ai remarqué que chaque fois que je faisais ma gastro éclair je pensais « maman! ». Je l'appelle encore. Comme si elle allait soudainement venir alors que ça n'avait pas marché il y a 17 ans. Mon Dieu 17 ans! J'agis de la même façon 17 ans plus tard! C'est quasiment toute ma vie qui s'est écoulée entre-temps! Mes ces émotions n'ont pas disparu. Elles sont tellement vives qu'une fois par an mon corps les revit. Ce soir j'ai réussi à me calmer en me disant que ça ne servait à rien, qu'elle ne vendrait pas. Elle ne viendra plus. Elle me l'a redit à Noël. Je suis grande maintenant, elle ne veut plus être une mère mais une amie. N'importe quoi! Elle avait déjà démissioné il y a 17 ans et je continue à essayer de lui faire reprendre ses fonctions! Je sais que c'est perdu d'avance mais je ne comprends pas. Pourquoi est-ce qu'elle ne veut pas de moi? Et Kate-ci et Kate-là. « Oh ses 22 ans c'est gros, je vais dépenser 100 euros dans un parfum! » Elle est tombée sur la tête ou quoi? Je lui ai dit de venir à Paris pour être avec nous ce soir-là. « Je vais pas dépenser autant dans un aller-retour! » Ah oui, parce que passer du temps ensemble, ça devient un souvenir, on s'en fou, alors qu'un parfum, ça dure au moins un an! - sarcasme bien sûr. N'empêche qu'à moi elle m'a dit « n'espère pas avoir de gros cadeau après tes 20 ans ». N'empêche que maintenant je culpabilise de partir de Paris surtout. Oui parce que moi aussi j'abandonne Kate comme notre mère nous a abandonnées. C'est pas parce qu'elle a 22 ans qu'elle n'en n'a plus 4 à l'intérieur, comme moi j'en ai 6.

J'ai oublié de vous dire que j'ai donné ma démission. Je pars dans deux semaines. Kate a très bien réagit. Elle va vivre avec son mec, je crois. Je crois surtout que maintenant qu'elle sait que maman est d'accord pour qu'elle abandonne la fac, elle se sent plus libre. Et moi je m'inquiète encore plus! Je ne sais pas quoi faire. J'ai besoin d'aide. Un petit signe de la Vie pour me guider dans la bonne direction. 

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15 février 2011

49

49.


J'ai fini par voir Matt. On a bu un coup un après-m' dans un bar où on allait, avant. Il n'était pas en désaccord avec ce que j'avais écrit. Il m'a aussi dit que c'était bien qu'on ait recouché ensemble car ça a concrétisé la fin, et puis il a ajouté « c'était purement sexuel ». Le genre de chose qu'on n'a pas envie d'entendre. C'était bizarre de rediscuter avec lui. Son visage m'était très familier mais le reste de sa personne était devenu étranger. Ça me fait de la peine de voir qu'en deux mois le « quelque chose » se soit cassé complètement. C'est pour ça que sa phrase m'a fait du mal, c'était partiellement vrai. Dans la mesure où c'était une antiphrase pour dire que ce n'était pas un acte amoureux. Je crois que c'est ce que j'ai ressenti aussi, j'ai compris que je ne l'aimais plus. Ça fait mal quand même.


***


J'ai eu Lewis au téléphone. Encore une fois une montée d'adrénaline et de plaisir à l'entendre. Je sais pas pourquoi je me laisse surprendre à chaque fois. À Noël, on a parlé de ce qu'il s'est passé il y a deux ans, quand j'avais quitté Matt. Je lui ai expliqué que j'avais été blessé, il m'a répondu que lui aussi. En fait j'étais allée le voir dans sa ville et après le restau il m'avait plantée en disant qu'il se levait tôt. Il était avec cette autre fille. Il m'a dit qu'il avait été déçu que je me remette avec Matt, que pour lui ça voulait dire que ce n'était pas si important que ça pour moi. Ça m'a fait un choc d'entendre ça! C'est lui qui était dans une pseudo-relation de cul sans importance! Et il pouvait pas l'arrêter pour moi?! Après toutes ces années!

La première fois qu'il a essayé de m'embrasser c'était à ses 17 ans, il était bourré. Je n'y avais pas prêté attention jusqu'à quelques années plus tard. Max était jaloux, il disait que Lewis me tournait autour, mais je ne voyais rien jusqu'à ce que je sois avec Matt. Au début de notre troisième année Lewis était à Paris. On a passé beaucoup de temps ensemble, c'est là que j'ai commencé à avoir des sentiments pour lui. C'est juste après que j'ai cassé avec Matt. L'été d'avant, à une soirée, Lewis avait lancé un jeu qu'il appelait les « cinq minutes », cinq minutes pour me faire craquer selon lui. Drôle de soirée. Je me rappelle un moment, on était plusieurs à fumer dans la voiture, on était tous les deux à l'avant et il m'a caressé le lobe de l'oreille pendant super longtemps! Il avait raison, c'était excitant. Il m'a reparlé de cette soirée l'été dernier, me demandant si j'aurais pu vraiment craquer. Oui. Mais pas en étant en couple. Au jour de l'an avant mon départ au Canada on a failli coucher ensemble. Il m'a aussi demandé cet été-là à quel point j'étais proche de craquer. Je lui ai dit qu'il avait eu ses réponses depuis. J'ai quitté Matt et je suis allée jusque dans sa ville entre-temps. Je crois qu'il voulait juste connaître son pouvoir sur les filles car il m'a dit « je manquais juste de confiance en moi en fait ». À Noël, après notre discussion, il m'a dit « mais t'inquiète, il finira par se passer quelque chose entre nous ». Ahah. Je lui ai demandé s'il n'avait pas peur que ça se passe mal au lit, il m'a dit « non, ce sera très bien même ». Bizarre. Il m'a aussi dit qu'il savait pas si ça allait durer avec une fille tant qu'il n'avait pas couché avec elle.

Je sais je ressasse. Je fais que ça en ce moment. J'hésite à rentrer dans le sud le mois prochain. Il me manque. Jimmy aussi. Mon amie Annie de Marseille aussi.


15 février 2011

47-48

47.


Cher Matt,


Je viens de comprendre quelque chose. J'avais tout bien formulé dans ma tête, dans mon lit, alors que j'essayais de m'endormir et maintenant tout ne me vient pas aussi bien, alors pardonne moi si ce n'est pas très cohérent tout de suite.

Je réfléchissais à ce que je viens d'écrire en 46 et de t'envoyer par e-mail. Je me voyais t'expliquer tout ça autour d'un café. Je pensais au passage où je dis que je n'ai pas de passion. C'est faux. C'était ton point de vue. Ma passion c'est moi. C'est égoïste, je sais, mais peu importe. Ma passion c'est moi et pour me comprendre, pour découvrir qui je suis, je fais plusieurs choses. Je passe des heures à regarder des séries afin de voir comment je réagis face à telle ou telle situation, quelles émotions je vis à travers ces vies fictives. Ensuite je me jette dans la vie. Je discute avec des inconnus. Dans les trains, les bars, les rues. C'est ce que j'ai toujours fait. Ce que j'ai fait à fond à New York, ce que je fais dans ce pub, ce que j'ai fait dans l'autre bar. Je ne me suis jamais sentie aussi vivante qu'à New York car j'étais seule et je pouvais observer les gens dans la rue, écouter mes sentiments et écouter les autres. Je me suis sentie vivante à Princeton et à Boston car j'étais sur des lieux historiques. J'ai ressenti des tas d'émotions dans ces lieux qui ont compté pour l'Histoire, de la même façon que j'ai ressenti des tas d'émotions à Rome, il y a cinq ans. Je suis liée au monde par mes émotions. Tu le savais déjà mais je crois que tu n'as pas saisi que c'est ça ma passion. J'écris ce livre depuis huit mois dans le but de mieux me comprendre. J'ai toujours écrit, comme beaucoup d'autre l'ont fait. Peu importe que ce soit bon ou mauvais, lisible ou risible, c'est mon exutoire. Je souris en écrivant ce mot car Jeff, de la Casa, m'a justement fait remarqué le mois dernier que je cherchais un exutoire. Je l'ai toujours eu. J'avais juste l'impression que ce n'était pas assez. Malheureusement je dois te dire aujourd'hui que c'est toi qui m'a fait ressentir que ce n'était pas assez. Je n'ai pas écrit toute la durée de notre relation, bien sûr. Mais même être à la recherche de moi-même n'était pas assez. On a tous des moyens différents de le faire ou de ne pas le faire. Je crois que c'est pour cela que ce n'était pas assez pour toi: tu ne voulais pas vraiment le faire. Tu es un homme qui réfléchit beaucoup, qui analyse beaucoup, qui pense sincèrement vouloir avancer, mais tu te fuis. Tu m'as toujours dit que je t'avais appris à être en lien avec tes émotions. Ça ne t'as pas empêché de les fuir. Je crois que la vérité c'est que ça a fini par être trop lourd pour toi de voir à quel point je m'attachais aux miennes. Tu t'es enfermé dans le sport. Tu as fini par me dire que la peur liée à l'escalade t'aidait à te sentir en vie. Oui, mais elle efface aussi toute autre émotion.

Je sens que tu ne seras pas d'accord avec ce que je viens d'écrire. Dans le principe, peut-être, tu ne rejetteras pas ce que tu appelleras une hypothèse. Mais tu me diras que ça ne te parle pas. Je te répondrais que, comme tu me l'as dit, on ne peut pas être complètement touché par ce que quelqu'un d'autre nous dit sur nous, que ça ne nous atteint pas de la même façon que si on l'avait trouvé nous-même. D'accord, peut-être que je me trompe sur toi. Mais je sais que je ne me trompe pas sur moi. Je sais que c'est pour ça que j'ai rompu avec toi. Je savais que c'était la seule façon de me frotter à la vie pour mieux me comprendre. Malheureusement j'ai encore besoin d'avoir besoin de draguer pour sortir parler aux gens. Évidemment la recherche du sexe ou de l'amour me pousse à sortir, dans cette ville surtout. Je ne suis pourtant pas sûre de cette dernière assertion. Était-ce simplement le confort de notre relation qui faisait que je ne sortais pas et essayait de me comprendre en restant en sécurité? Je sais après m'être confrontée aux garçons rencontrés ces deux derniers mois que ce n'est pas du sexe que je recherche. Quant à l'amour, j'ai peur que ça ne m'aiderait pas de le rencontrer maintenant. Tout ce que j'ai écrit sur tous ces garçons... J'ai certainement ressenti de vraies choses pour eux. Je sens que je ne m'approcherai jamais de comprendre toutes ces prises de tête si je rencontre quelqu'un d'autre maintenant. J'ai le sentiment que c'était une sorte de prétexte pour ne pas  m'adonner totalement à ce que je suis en train de faire aujourd'hui. J'ai commencé plusieurs fois ce livre au cours des années en commençant par me demander pourquoi je tournais en rond avec les garçons. Celui-ci je l'ai commencé en parlant de moi. Je crois que c'est en grande partie pourquoi il fait déjà 54 pages. Les garçons seront toujours au centre de mon questionnement mais pour comprendre il est temps que je sorte du cercle.

Je m'égare par rapport à ce que je voulais te dire mais je me rapproche de ce que je cherche. Proust recherchait « le temps perdu ». Ça me paraît complètement débile. Il n'y pas de temps perdu. Il suffit de se rendre compte que chaque chose que l'on fait, chaque instant que l'on vit a une signification pour nous-même, il suffit de la chercher. Je t'ai déjà dit que je pensais avoir une bonne étoile car chaque chose qui m'arrive tombe toujours à point. C'est peut-être justement parce que j'ai toujours cherché la signification derrière chaque chose. Tout ce que j'ai vécu, tout ce qu'on a vécu aussi, m'amène à aujourd'hui. Aujourd'hui où j'utilise les termes « maintenant » et « aujourd'hui » tellement de fois que je ne sais plus quel synonyme utiliser. Aujourd'hui où je vis le présent pour comprendre le passé et non le passé pour comprendre le présent. Aujourd'hui où j'ai la force – surtout la curiosité! - d'aller de l'avant, comme me l'a fait remarquer Alice Je ne fais pas grand chose de plus qu'il y à quelques mois où tu me reprochais de ne pas vivre ma vie. La seule différence c'est que je suis consciente de la vivre, que j'accepte la manière dont j'ai envie de la vivre. Et si tu ne m'avais pas fait remarquer que je ne vivais pas je ne me serais pas rendue compte que je vivais.


Merci.



48.


Je lui ai envoyé cette lettre par mail. Je vous raconterai sa réaction demain. En attendant, malgré la peur, j'ai l'impression d'avoir compris quelque chose d'important ce soir. J'ai trouvé ce que j'aime faire, et je n'ai plus peur de ça.



2 février 2011

46

46.


J'ai pas vu V. du boulot pendant plusieurs jours et il m'a manqué. Quand je l'ai revu, je lui ai dit. Je me suis trouvée attirée par lui. Le soir on a bu des coups et le soir on s'est embrassés. Sur le coup ça faisait du bien mais je savais que ça clochait quand même. Je sais que c'était juste parce que je me sentais trop seule. Le lendemain je lui ai dit que je ne savais pas quoi penser de tout ça et que je préférais ne rien faire au boulot, le temps d'y réfléchir. Le soir on est restés pour le départ d'un collègue. J'étais crevée, ça faisait deux jours que je dormais que 3h par nuit et là je n'avais pas mangé de la journée, j'ai même explosé en larmes sans raison en plein travail. Donc on a mangé un bout avec les autres et on a bu. J'ai fait attention, vu mon état de fatigue. Lui non par contre. Dès qu'il a été bourré il m'a fait un speech comme quoi il s'était demandé toute la journée pourquoi je voulais pas être avec lui, qu'il était pas assez bien pour moi mais qu'il prendrait ce qu'il y aurait à prendre même si c'était que quelques mois. Je lui ai dit que de toutes façons je parlerai pas avec lui dans cet état, qu'il déformerait tout mais que oui je n'étais pas prête à être avec un mec qui qu'il soit.  Sur ce il est parti boire plus. J'ai passé une bonne soirée avec le reste du staff jusqu'à ce que je me rende compte que V. était tellement bourré qu'il tenait plus debout et que E., un mec du staff que je trouvais insupportable, s'occupait de lui. J'ai fini par intervenir et mettre V. dans un taxi. Ça a été dur dans la mesure où il voulait rentrer chez moi.. Ensuite je suis allée parler à E. Au taff il était méchant, sec, dur. Mais de le voir s'occuper de V. m'a donné envie de lui parler. Effectivement, il n'est pas si méchant. Oh j'en n'ai pas appris assez pour que ça vaille la peine de raconter ça ici, surtout que je ne pense pas qu'il y aura de suite. V. m'a envoyé des textos lourds le soir même en me parlant de sentiments, et il m'a rappelée le lendemain mais je n'ai pas décroché. Pas de meilleur moyen que de faire fuir quelqu'un!

Le lendemain soir je voyais H. On allait chez sa mère récupérer mes étagères dans la cave. J'avais appelé sa mère deux jours avant pour me préparer à la revoir. Je ne lui avais pas dit un mot depuis la rupture alors qu'on avait été proches durant toute ma relation. Elle n'a pas commenté la rupture alors je lui ai demandé ce qu'elle en pensait. Elle a juste dit que dans les six derniers mois ce n'était plus agréable de nous voir ensemble. Bref, on a fait une heure et demie de route tous les deux. Au bout d'une heure c'était trop dur. J'avais envie de le prendre dans mes bras ou de pleurer. J'ai juste dit que j'avais hâte d'arriver. On est restés manger vite fait et dans la voiture au retour j'ai fini par admettre que j'avais envie de le toucher. Il m'a dit qu'il avait envie de moi. Il a précisé que c'était chiant car il arrivait pas à savoir si c'était parce qu'il était en manque de sex ou de moi. On a posé les étagères chez moi et on est allés chez lui. C'était bizarre car j'avais envie de pleurer de joie et de tristesse. J'étais tellement heureuse de retrouver son corps et puis après l'acte, ses mimiques, ses paroles.. D'un autre côté je savais que ce bonheur était limité dans le temps. J'étais pleinement consciente que si notre relation reprenait elle ne serait pas meilleure. Il a fini par dire lui-même que je lui avais manqué mais pas notre relation. Il allait à Fontainebleau le lendemain matin alors j'ai pris le dernier métro pour rentrer. Je me suis dit que de toutes façons ça allait être encore plus dur de partir si je passais la nuit dans ses bras.

Quand je suis rentrée je ne me sentais pas plus mal que ces derniers jours. Je suis donc contente d'avoir couché avec lui. Il avait raison, ça aura au moins calmé mes hormones! J'ai oublié de lui donner un bon Vieux Campeur qui se périme bientôt, je lui ai donc envoyé un texto. Il m'a répondu le lendemain et comme entre temps mon mal de gorge s'est transformé en rhino je lui ai dit que j'avais pas la foi d'aller presque jusque chez lui pour cinq minutes. Il m'a répondu que j'avais qu'a l'appeler quand j'irai mieux et qu'on irait boire un verre.

Sur le coup j'étais contente. Il me manque. Il me manque énormément. Mais durant les six derniers mois il me manquait aussi. Le H. que j'ai connu, celui avec qui j'ai vécu. Je sais qu'il n'est plus là. Je n'aime pas le nouveau H. S'il me laisse faire je vais trouver le moyen d'avoir l'impression de l'aimer mais ce ne sera pas vrai. Ce sera simplement parce que je me sens vide. Parce que pour la première fois depuis huit ans je ne suis pas amoureuse de quelqu'un. En réalité c'est ça que je vis mal. Et H. a mis la barre tellement haute que je trouve tous les autres garçons insipides. Ce n'est pas pour autant que je dois retourner vers lui. Ce serait le plus facile et le plus réconfortant à court terme. Peut-être même que je pourrais me croire amoureuse de lui pendant quatre ans de plus, après l'expérience choc du célibat où je me rends compte que les garçons bien ne courent pas les rues. Les mecs intéressants surtout. Oh god I miss what we had. I miss talking for hours about how to improve our economy, how to change world politics, questioning if it's even possible. I miss discussing people, their interactions, our struggle through life. I miss going into the wild and walking silently side by side. I miss climbing mountains with a view on the sea and the sun waiting on the other side. I miss complaining that he woke me up too early on a sunday morning to go into the forest. I miss watching South Park while eating a lot of pasta. What I don't miss is him being mad because I wanted him home while he wanted to go climbing, him getting upset for missing a whole sunday because we spent it in bed. And I certainly don't miss him being mad because I don't have a specific passion, because I like staying home most of the time and I love sleeping in late. And I don't miss the fact that I gave a shot at going for a five-day-walk while he wouldn't come with me to the States even though he has never been there. I tried things for him, I gave it a chance. He didn't.

Je viens de lui envoyer ce dernier paragraphe par mail. Juste pour être sûre qu'il ne voudra plus de moi.

2 février 2011

45

45.


Ça fait drôle de revoir tout ça. Surtout que pas grand chose n'a changé. Je suis toujours en train de penser à tous ces garçons. Dans ma peur de la solitude je me raccroche à tous. Je parlais avec V., du travail, et je sais plus ce que je lui envoyé comme vanne en parlant d'un truc glauque et il m'a répondu « pas aussi glauque qu'à quel point tu te sens seule ». Ça m'a fait rire! C'est tellement vrai et tellement bien envoyé! Ça me résume bien. Vous voyez bien, je suis en train de parler à un lecteur imaginaire devant mon ordi!


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2 février 2011

44

44.


Voici ce que j'ai écrit environ quatre mois plus tard en revenant de mon mois au Canada. À ce moment j'étais séparée de H. et je voulais sortir avec un deuxième R., un ami depuis sept ans maintenant.


Labyrinthe

« dans ce monde complètement fucké où j'aurai ptet eu besoin d'toé....

So much happened lately! And all I think about is the way I'm falling in love with my best friend! We've known each other for 6 years now but I've been looking at him differently for the past 7 months or so. I just need to talk about it. The complicated thing is not even my recently ex boyfriend. No, this time it's different, I'm not trying to choose between two guys, because I made up my mind, well, my emotions decided for me when my heart accelerated when R. went online that day. And you know what, in fact I've known it for a long time! I forgot that this summer I told someone I was in love with R. already! And of course in November I felt like I was falling in love with him already! And now in January... What am I to do now? I don't get him! I don't know what he wants! I wish he would just come up to me and tell me he's been in love with me the whole time! But that's SO not gonna happen!  Let's recap what he said: he said he didn't want a relationship, said he wished he'd find a girl who would lead the couple and act, said he didn't want to hurt me, said I should act now but only spoke about sex, said he meant what he said and nothing else... Only sex can happen.. maybe he'll change his mind afterwards.. NO, this never happen, that's what girls think and that's why they have sex but sex never made a guy loving you! So okay, I'm in love with my best friend......................

I spend my time looking at his pictures when I'm not with him. I'm totally dependent. I didn't want to but my feelings decided for me. I know the whole point of breaking up with Hugo was to find myself and define what I want and like and so on, but R. is a proof I can't rely on myself, I need a man in my life, I'm obviously sill looking for my dad since he's never been there, well he was but for a really short time, I lost him a long time ago.

It's funny the way everything always come down to the same thing: family. Whatever my trouble is, I always end up speaking about my parents, especially my dad. Freud was right. But what can you do about that? I mean, yeah, I know I have issues with my parents, I know most of what I need to know, but I don't know HOW to solve these issues! Yes my dad has been an alcoholic since he met my step mother, yes my mum abandoned my sister and me for four years when we were 4 and 6 years old. And yes my dad said no to me only once and my mum told me all about bills and the difficulty to pay them when I was 12. And my sister tried to kill herself two years ago. It's a chance she didn't know pills for headaches wouldn't do it.

But HOW am I supposed to move on? My first psychologist told me it's not WHY we act but HOW we act that matters. Alright but that doesn't tell me HOW. So I'm writing this little article to try to have an overview and understand things. But I KNOW that's not how it works, right? The thing is: you only find answers when you're not looking for them and the best way to find answers is to listen to your emotions. The famous 'listen to your heart' thing. Yeah, what do you do when you can't hear it?

The truth is that you DO hear it. Only you don't WANT to hear it. Why? Fear, of course! Our old friennemy. I understood that the key is to accept your fear, learn to live with it. That's why I broke up with Hugo. But why doesn't it help me to move on with R.? I just feel that I'm gonna screw up if I listen to my feelings, he's my best friend you know. I can't just screw that up. But I don't know how long I can handle just being with him without being with him.

But when I'm with him I don't dare kissing him. Something is holding me back. I don't know what. Maybe him. I mean, I can feel that he doesn't want to. Well, I don't know. Maybe it just feels weird to kiss your best friend. Maybe he wants to see if I can do it, if I've made up my mind so he won't suffer from a change in my mind. No I think he would tell me if he wanted to be with me. He just wouldn't be able to wait. I can't. Well right now I don't have any choice cause I won't see him until friday. But then nothing can happen cause I'm seeing H. for the first time -since I got back from my month in Canada- on saturday. And I know I won't be able to hide it from him if I slept with R.

Losing hope is easy...

***

(Un mois plus tard)

Reading this feels stupid now... R. went out with some other girl. It didn't go well. I don't care anymore. I feel silly. I feel like shit in fact. It's hard to find the words. My hands are weak, my throat is closing on itself, my heart is literally sinking into a huge void. I'm not a writer. I never find the words. My writing is not fluent. My eyes are crying. I'm so lonely. V. is not there. You would have thought she would be there. But she's not. No one is. No one will ever be. We're all alone. It's a truth too hard to digest. I miss H.. He helped me. A lot. I'm wondering if I should call him. I don't know I might feel worse because then I'll realize he is all I have. I don't have any friend.

***

(Sept mois plus tard)

What was that? J'en sais rien. Ca fait bizarre de voir tout ça après des mois. Je ne vais pas fill in the gap sinon j'en arriverai jamais à maintenant! C'est débile cette histoire avec R. C'est juste parce que c'est mon ami que je n'ai pas pu l'embrasser. Enfin bref. Tout ceci montre que mes problèmes sont non seulement ridicules mais se répètent éternellement.

En fait la différence avec maintenant c'est que je ne sais pas pourquoi je vais mal. Je suis dans le même état qu'en mars mais sans raison. Je me suis pris la tête la avec ma mère, je ne lui dirai plus rien. Je n'ai pas d'endroit où vivre, j'ai déménagé quatre fois ce mois-ci.. Je me suis retrouvée au coeur de mon histoire entre H. et Yann et ça n'a rien donné à part que je ne veux plus retourner chez eux. Yann est chiant. Ah oui je me suis remise avec H. genre juste après la dernière chose que j'ai écrite. S'il voit ça il va penser que c'est juste parce que je n'ai que lui. J'en sais rien. Mais c'est vrai que je n'ai que lui. D'ailleurs c'est de lui que je voulais parler ce soir. C'est le meilleur petit ami du monde. And yet, il peut rien faire pour m'aider. Et je m'en veux tellement de lui infliger tout ça! Juste cet état zombiesque dans lequel je suis! Il est là. Il vient me voir, il m'écoute, il m'offre des fleurs! Et moi je pleure! Je stress vis-à-vis de ma famille, de mon futur boulot, de moi-même. J'ai des phases où j'ai l'impression de ne pouvoir ressentir que de la douleur. Où je n'arrive plus à penser. Mon corps me fait mal. Il est tendu et fatigué. J'ai fait un malaise puis un début de malaise, avec une crise de larmes entre temps. Et maintenant la lassitude. Qu'est-ce qu'il essaie de me dire? Que je ne devrais plus avancer? Que je ne devrais pas aller en cours et continuer dans cette voie? Quoi???? Il ne peut pas y avoir de comment s'il n'y a pas de pourquoi. C'est ça que j'aurais dû répondre à Dominique. Sans but, on ne fait rien. Ou tout de travers. Ou tout à l'envers. Je me fais du mal encore plus en buvant mais ça montre que j'ai toujours une volonté. C'est quand je resterai juste plantée là toute la journée qu'il faudra s'inquièter. Plus de volonté. Volonté de quoi. Tout se mélange dans ma tête. Papa, l'alcool, mamy, l'australie, la solitude. Teddy. Ma peluche. 22 ans que je me la trimbale. Et ces mains qui tapent sur le clavier et qui souffrent à chaque mouvement. De quoi? Tourner les pages du dictionnaire me faisait mal tout à l'heure. Un corps qui n'en peut plus à 22 ans ce n'est pas possible. C'est la force du mental. Partir, se mettre en mouvement. Oui, mais on n'oublie pas. Quelque soient les problèmes on les emporte avec soi. Comment on les oublie? Comment fait-on pour arrêter de penser? En fait c'est en train de se faire tout seul. Ces moments zombiesques.

C'est marrant la différence de ton entre le français et l'anglais. Plus pausé le français, plus doux, moins agressif, moins vivant.

Douleur

Jeux

Fête

Amis

Sans

Pain

Joie

Horreur

Méchanceté

Vulgarité

Pléthorique?

Vincent

Grinçant

Violent

boisson

Chanson

Moisson

Maison

Maman

Papa

Pas de chat

Perdu

Mordu

Joyeux

Grincheux

Mon esprit est trop formaté pour jouer au jeu des associations d'idée, je fais de rimes ou des contraires...

En fait vincent c'est le mec pour qui ma mère à quitté mon père...

Il va vite en avoir marre, H. I mean. C'est con il est tellement génial. Il ne retire rien de notre relation. Il va finir par s'en rendre compte et moi je vais me tirer une balle. Ou juste errer. »



2 février 2011

43

43.


Avant d'écrire ce journal, j'en avais commencé d'autres. En commençant celui-ci je ne m'attendais pas à avoir tant de choses à raconter! Il m'est arrivé tellement de choses en un an! Et ce n'est pas fini.

Voilà donc ce que j'ai écrit il y a un an. Je parle de choses dont je ne vous ai pas encore donné de détails.


Roundabout

« Non, non je n'aurai pas peur de la page blanche! En fait moi, comme dirait Y., je fais de la “diarhée verbale”. Alors, oui, avec moi vous n'allez pas vous ennuyer! Enfin, un peu, peut-être!

Ceci n'est pas vraiment destiné à être lu, je l'écris pour moi, pour y voir plus clair. Et au lieu de dialoguer avec mon double, je dialogue avec vous. Si vous lisez ceci, j'espère que ça vous aidera. Vous allez avoir droit aux Feux de l'amour en plus jeune! Accrochez-vous un peu avant de fermer ce livre!

Je m'appelle L. Conichiwa watachiwa L. des! Je remercie ma soeur de m'avoir appris au moins un truc en japonais! Moi, c'est plutôt l'anglais, c'est plus facile! Alors si je glisse quelque mots en anglais, ce n'est pas pour vous énerver, c'est juste ma façon de parler. J'aurai pu écrire ça en anglais mais il est temps que j'affronte ceux qui m'entourent, que je me laisse comprendre si je puis dire.

Pour vous planter le décor, j'habite dans une petite ville du sud de la France, un peu la Floride française avec tous les vieux! Entre 14 et 20 ans c'est l'enfer et puis après on s'y sent chez soi! Mon père vit à la campagne avec mon affreuse belle-mère!! A toutes les Cendrillon dans l'âme, le challenge est lancé! Mon père vit avec la mienne depuis 13 ans. C'est sa maison à elle. Elle a des terres et des appartements mais ne travaille pas. C'est une des rares rentières encore en vie! Depuis qu'il est avec elle il est alcoolique. Oh, il travaille toujours mais boit pastis et vin le soir et surtout le week-end! J'ai récemment pu me rendre compte que c'est cette maison qui attire les gens! Quand on les invite une fois, ils reviennent tous les soirs! Et qu'est-ce qu'on y prend plaisir!! Ma belle-mère n'est pas commode puisque quand mon père a emménagé avec elle, elle a dit qu'elle ne voulait pas qu'on vive chez elle. Alors ma mère est revenue de Paris après 4 ans d'absence. On a choisi la garde alternée, 2 semaines sur 4. C'était pour y trouver un équilibre. Entre ma mère pauvre et mon père alcoolique. Je ne me plains pas. Je pense qu'ils ont réussi mon éducation. J'énonce les faits voilà tout. Chez mon père donc, ils faisaient la fête souvent, en semaine ou pas. C'est Friends qui m'a aidé. (Honte à ceux qui ne connaissent pas!) Je laissais la télé allumée jusqu'à 4h du mat pour pas entendre les disputes. Il y a eu des verres brisés, mon père a été mis à la porte plusieurs fois. Nous aussi d'ailleurs! Sympa la belle-mère qui craque et balance les affaires en vrac par la fenêtre! Faut dire qu'elle était pas facile avec sa fille non plus. J. a le même âge que moi. Sa mère l'insultait et lui disait qu'elle était une bonne à rien. Son père travaille dans un autre pays, gagne bien sa vie et lui donne de l'argent au lieu de l'amour. Il a refait sa vie et a eu une fille.

Ma mère de son côté, a eu diverses relations amoureuses avec des homme plus jeunes. Ils rompaient souvent à cause de leur désir d'avoir des enfants. Au final elle est avec le parrain de J., dans la maison collée à celle de ma belle-mère, maison qui fait évidemment partie de ses propriétés. C'était un peu le bordel au début, mon père était dég de la voir là, mais bon.

***

Le cadre donné, je peux passer un peu à moi. Vous allez vite en avoir marre!

J'ai eu très peu d'histoires d'amour pour l'instant. Ca devrait pas être trop dur à suivre! ;)

Mon problème c'est Y.. Vous savez le gars avec qui vous n'êtes jamais vraiment sortie et à propos de qui vous vous demandez toujours “Et si?”. C'est lui. Ca fait 5 ans. Je sors avec son meilleur ami. Vu comme ça ça fait un peu brutal mais attendez que j'explique!

Bon, je sortais avec un R.. Notre histoire a commencé quand j'avais 15 ans. Trois mois après le début de notre relation, je partais au Canada pour 3 mois. On est restés ensemble, bien sûr, à quinze ans on croit à l'amour! Sauf que je suis sortie avec un garçon là-bas et lui avec une fille ici.. Mais ça je ne l'ai su que trois ans après! Enfin, cette histoire était assez chaotique. Pour faire court, il était gentil mais si vous l'aviez vu avec sa mère! C'était sa bonne! Aucune reconnaissance de la part de R.! Il faut dire qu'elle se laissait faire aussi. Pour faire court, j'avais très peur de prendre un jour la place de sa mère. R. voulait passer sa vie dans notre petite ville avec une femme qui travaille mais est au foyer en même temps et moi je rêvais de repartir au Canada et dans le reste du monde. Bizarrement notre relation a duré 4 ans. Avec des bémols. J'ai rompu une fois en Première. Je suis sortie avec un rugbyman pendant un mois. Mauvais souvenir. Gare à ces embobinateurs les filles!

Et puis, à la fin de cette histoire, R. est revenu vers moi et on est ressortis ensemble. Ne me demandez pas d'expliquer, je ne me rappelle plus. Disons qu'il était ma deuxième famille, ou simplement mon père de substitution. Il était dur avec moi comme on pense qu'un père devrait l'être.

La deuxième “bévue” de mon histoire avec R., c'est Y.. L'histoire avec Y., je l'ai racontée un millier de fois, comme pour ne pas oublier. Attention, les filles, ce coup-ci je vous vends du rêve!

En Terminale, j'ai changé de lycée. Oui, il y a deux lycées dans ma petite ville! Comme ma mère avait déménagé, on était maintenant à deux minutes à pied du deuxième alors j'ai demandé à changer. Dans ce lycée, il y avait R. et ses potes et toute ma bande de copine de collège que je n'avais guère revue depuis. Mais voilà le plus intéressant. Je vais faire de mon mieux pour rendre l'émotion que j'ai eu à ce moment-là. En rentrant en cours de philo, ce matin-là, j'ai croisé un regard qui m'a transpercée. Quand j'y repense j'en tremble encore. Mon corps tout entier a vibré, j'ai baissé les yeux immédiatement. Il était assis derrière moi. Je pouvais sentir sa présence. Impossible d'écouter la jolie jeune prof qui faisait son cours. En sortant, à la récré, je suis allée retrouver le groupe de mes copines de collège. La première chose que je leur ai dite, encore tremblante “Les filles, y a un mec dans ma classe, il est trop beau!” “C'est qui?” “Y.” “Y. X?” “Oui” Rires. “C'est mon cousin!” Choc. Elles le connaissent depuis longtemps. Comment se fait-il que je ne l'ai jamais vu? “Il était au collège. Il était très discret, il n'avait pas d'amis.”

Il fallait que je l'évite, il ne fallait pas que je pense à lui. J'avais fait suffisament de mal à R.. J'ai fait ce que j'ai pu pour éviter de parler à Y.. Mais il m'obssedait déjà. Un jour, R. m'a donné un bon prétexte pour me jeter à l'eau. Il m'a dit “je crois qu'on devrait prendre nos distances.” On était en novembre. J'ai donc commencé à parler avec Y.. Juste des banalités, sur les cours, les autre gens de la classe, vite fait, entre deux cours. Il a fini par me proposer d'aller boir un verre tous les deux. J'y suis allée. Impossible de me rappeler ce qu'on s'est dit. Juste l'émotion. Les trembements, les vibration de mon corps. A partir de ce moment-là, tout s'est engrangé très vite.

Au lycée, on ne se parlait qu'en présence des autres de la classe, on s'était constitué une bande de potes communs. On riait tous ensemble. Ils ont très vite senti la tension entre nous. Dès qu'on avait un prof absent ou du temps libre dans notre emploi du temps, on le passait ensemble. Ce temps-là me paraissait toujours trop court, et pourtant il se comptait en heures. On ne parlait presque pas. On se voyait chez lui, le plus souvent. On était assis chacun sur un des deux lits une place qu'il avait dans sa chambre. On se regardait pendant des heures, on ne disait pas grand chose. Quand on essayait de parler, on ne se comprenait pas. Je balbutiais, il parlait dans sa barbe. On était tous les deux abasourdis par ce lien étrange créé de nulle part. On ne se connaisait pas. On était juste attirés comme deux aimants. C'est marrant comme ce mot, aimant, est proche du mot amant. Pourtant nous ne faisions rien.

Un jour, il a neigé. Une petite neige qui fondait en se posant sur le bitume. C'était un lundi. La neige est très rare chez moi, c'est ce qui a rendu cette journée magique. Le lundi, on avait philo puis une heure ou deux de trou. Durant le cours, il m'a tapoté le dos et m'a dit “Ca te dirait d'aller au chateau après le cours?” Le chateau se situe sur une petite colline à côté du lycée. Ce sont en fait des ruines d'un chateau médiéval. Il m'avait montré son endroit préféré dans la colline, un rocher qui donne sur une partie de la ville. Ce jour-là, en sortant du cours on est partis en courant dans la rue, main dans la main. On se jetait des boules de neige sur le chemin. La course dans la montée et la joie qui envahissait mon corps rendaient ma respiration difficile. Après avoir traversé la vieille ville, arrivés dans la partie 'naturelle' de la colline, on a continué à courir dans les herbes recouvertes de neige. On s'est arrêtés arrivés à une petite maison abandonnée. Elle était en ruines mais très mignonne avec ses créneaux en haut des ses murs. Je me suis assise sur le rebord d'une fenêtre sans vitre. Il s'est apprcohé de moi, a posé ses mains sur mes cuisses et m'a dit “bon j'en ai marre”. Il m'a embrassée. Une chaleur m'a envahie instantanément. Mais pas une chaleur de réconfort, non, une chaleur brûlante qui a traversé tout mon corps. Puis il est resté debout devant moi. Je le regardais. Je ne savais pas quoi dire. Il n'y avait rien à dire. Nos yeux parlaient pour nous. Et puis c'était l'heure de retourner en cours.

Je sais bien que ce passage paraît cheesy et surfait mais c'est ce que mon souvenir me raconte. Ce que mon corps me rappelle. Je ne peux m'empêcher de vibrer en me remémorant cela. Je ne me rappeller plus comment j'ai agi avec R.. J'ai menti, plusieurs fois. C'est incroyable comme il est facile de mentir, comme chaque mensonge s'imbrique dans l'autre jusqu'à obtenir un mur. Je sais que j'avais parlé d'Y. à R., mais je ne sais plus en quels termes. Enfin, un matin où je me suis levée plus tôt pour aller chez Y. avant les cours, on a à nouveau cédé la tentation. Il s'est retrouvé à côté de moi, sur lit, puis sur moi, à m'embrasser. Nous ne sommes pas allés plus loin. Je ne pouvais pas. En arrivant au lycée, j'ai croisé R.. Il m'a dit “tu l'as embrassé j'en suis sûr”. C'était impossible, impossible qu'il le sache. J'ai nié. Durant le cours, il m'a envoyé des messages incendiaires, j'ai fini par lui demander ce qui lui faisait croire ça, il m'a dit “je l'ai rêvé cette nuit”. Incroyable. Son inconscient devait sentir que je n'étais plus avec lui, il lui a révélé mes actes. J'ai alors admis. Je voulais rompre, maintenant qu'il était au courant. Il n'a pas voulu. Il a dit qu'il m'aimait trop. Que je ne pouvais pas lui faire ça après tout ce qu'il avait fait pour moi. J'ai cédé.

Je sais. Pourquoi suis-je restée avec ce garçon que je n'aimais plus alors que je vivais une passion? Je n'en sais toujours rien. Cette passion me faisait peur. Je savais que j'avais du mal à me controler en présence d'Y.. Je savais que je ne le connaissait pas. Je savais que les coups de foudre portent ce nom parce qu'il sont aussi courts que la foudre. R., c'était la sécurité, mon deuxième père, ma deuxième famille; Y. c'était l'inconnu. Il a perdu son père à 14 ans. C'est beaucoup trop jeune. J'aurais aimé qu'il se confie à moi, j'aurais aimé pouvoir l'aider, mais je ne faisais que le torturer. Le soir, en rentrant chez moi, je pleurais. Je criais sur Avril Lavigne, je me frappais. Je me détestais. Je faisais du mal à deux personnes à la fois. Y. commençait à s'impatienter. On continuait à se voir mais nous n'avions plus de contact physique. Sauf une fois.

Un soir, il est venu chez moi. On était à demi allongés sur mon lit, côte à côte. A quelques centimètres. Je brûlais. Nos mains se touchaient. Et là, ma soeur est entrée dans la chambre! Si, si c'est vrai, ce n'est pas un mauvais effet pour gâcher l'histoire! Il était neuf heure, on passait à table. La mère d'Y. l'avait déjà appelé plusieurs fois.

Tout ça dura un moment. Vinrent les vacances de février. R. voulait à tout prix m'emmener au ski, avec son père. Je n'en avais pas envie. Non seulement à cause de la situation mais aussi car le père de R. me faisait peur. Il n'était pas méchant mais imposant. R. ne m'a pas laissé le choix. Peu de jours avant le départ j'ai appris qu'on allait dans la même station qu'Y.! Non, je n'invente pas, c'est ce qui s'est vraiment passé. De toutes les stations qu'il y a dans les alpes, nous sommes allés dans la même. Je ne sais plus si je l'ai dit tout de suite à R.. Quoiqu'il en soit quand Y. l'a su, il était content. On n'allait pas être séparés durant ces deux semaines. Mais ça allait être compliqué.

Arrivés là-bas, on s'envoyait des textos tous les jours, je les lisais dans la salle de bains et effaçais tout ensuite. On essayait de se croiser sur les pistes. C'est finalement arrivé. R. et son père et les amis d'Y. on continué à skier et nous nous sommes assis au milieu de la piste. Un simple “bonjour” “ça va?” et je suis partie. Du moins c'est ce qu'il m'a semblé! Arrivée en bas, je ne trouvais plus R. et son père. Je suis rentrée au chalet et me suis faite enguirlandée. Par les deux. Ils m'avaient attendue vingt minutes! Vingt minutes... cela m'avait paru être cinq. Ce soir-là, il y avait un feu d'artifice. R. ne voulait plus qu'on y aille, il ne voulait pas que je sorte. Je pleurais. J'envoyais la nouvelle à Y.. Et puis je ne sais comment ni pourquoi, R. a fini par accepter qu'on y aille. J'allais être sous sa surveillance. Bien sûr, on a croisé Y. et ses amis. R. se tenait derrière moi. On n'est pas restés longtemps. Le dernier soir, Y. voulait qu'on se rejoigne à la salle de jeux. Encore une fois, je ne sais pas pourquoi R. a accepté. On jouait au flipper quand j'ai entendu la voix d'Y. derrière moi, qui m'appelait. Il était très près. J'ai sursauté. Je me suis retrouvée entre R. et Y.. Ne sachant quoi dire. Y. nous a proposé de jouer au baby-foot avec ses amis. R. a refusé mais m'a laissé jouer. Il est resté en retrait tout le long. Je jouais avec Y.. Ses amis nous regardaient en riant. On était tous les deux perdus, figés par nos sensations.

Et puis c'était la rentrée. J'ai rompu avec R.. Chouette! Non.. Il ne l'a pas accepté. Le lendemain il avait mis un CD et un poème dans ma boîte aux lettres. Il voulait qu'on se voit pour la Saint-Valentin. J'ai eu de la peine alors j'ai accepté. Il m'a emmenée à la plage, avait acheté de quoi manger, une petite bouteille de champagne et une bague en argent ressemblant à la bague de fiançailles de mes rêves. C'était n'importe quoi. Je me suis emportée. “Mais qu'est-ce que tu fais?” “Je veux que tu la prennes et que tu me promettes de pas me quitter” “Mais on n'est plus ensemble!” Peut-être mon erreur a été de ne pas clairement reconnaître que j'étais amoureuse d'Y., de ne pas le dire clairement à R.. Je suis restée avec lui. Mais pourquoi? A ce moment de l'histoire vous devez être en colère contre moi. Vous demander pourquoi je fais n'importe quoi comme ça. Le pire, c'est que ce n'est pas fini.

Je ne sais plus ce qui s'est passé au mois de mars. Je crois qu'Y. avait fini par prendre ses distances. Durant tout ce temps j'étais allée à la plage, le voir faire de la planche même si je ne le trouvais pas parmis la multitude voiles. Mais j'étais près de lui. Au mois d'avril, durant les vacances, je courais tous les matins près de chez lui. J'ai fini par le voir rentrant chez lui. Il ne m'a pas vu. Je lui ai envoyé plusieurs textos pendant que je courais. Il m'a dit de passer. Encore une fois, difficile de rapporter ce qui s'est dit. Comme vous le savez, nous parlions peu. Nous avons recommencé à nous voir.

Il a fini par demander de faire un choix. J'avais peur, tellement peur. Mais pourquoi? Après six mois, comment ne pouvais-je pas être sûr de vouloir être avec Y.? Je ne le connaissait pas. Comment cette relation pouvait évoluer si on n'avait rien en commun? Je me posais des questions, j'essayais de comprendre cette aimantation. Je n'aimais pas ses amis, il me paraissaient idiots. Je m'étais attachée à ceux de R.. Et je pleurais, et je changeais d'avis, et je me frappais, et je pleurais. Je parlais à la cousine d'Y. qui m'engueulais d'être aussi conne. Ca n'y changeait rien.

Mi-juin, j'étais avec Y.. Comment, pourquoi, je n'en sais toujours rien. Ca a duré deux jours. R. me harcelait constament au téléphone, me suivait. J'ai à nouveau cédé. Fin juin, cette histoire était finie.

Voilà comment ça s'est passé:

C'était un mercredi. On sortait de philo, encore. Même la prof avait compris notre histoire. Les élèves ne pouvaient s'empêcher de  nous regarder en rigolant durant son cours sur le désir. A la fin de ce qui devait être le dernier cours, en descendant les escaliers, Y. m'a barré le chemin. On se disputait. Il voulait savoir ma réponse, je lui disais que je ne pouvais pas. Il insistait. Je pleurais. On dévalait les quatres étages en se barrant le chemin. Arrivés dehors, il m'a dit qu'une fille l'avait abordé aux cours du soir, qu'il attendait ma réponse pour lui donner la sienne. Mon coeur a explosé. “Et ben vas-y! Sors avec elle! Tu vois pas que je peux te faire que du mal! Va-t-en! Déteste-moi!” Je n'oublierai jamais le regard noir et plein de souffrance qu'il m'a jetté avant de s'en aller. Je suis restée scotchée, dans la rue, adossée à un lampadaire, pleurant toutes les larmes de mon corps dans ma petite robe blanche.

Je l'ai bien cherché. C'était de ma faute. Je venais de jeter l'amour de ma vie. Probablement le seul coup de foudre que j'aurai. Aux résultats du bac, Y. est venu parader avec sa nouvelle copine. Sa cousine me regardant désespérée “t'es trop bête”.

***

Trois pages ont suffi à raconter huit mois de torture et de joie. Huits mois qui ont marqué ma vie.

Pfff bla bla bla faut arrêter Laura on s'en fou de lui! Aujourd'hui tu as trouvé un garçon bien mieux! »

2 février 2011

41-42

41.


Je suis restée sagement devant la Nounou d'enfer quand je travaillais le lendemain matin. J'ai revu V., le mec du bar où je bosse. Mais il ne s'est rien passé. Il me fait penser à Y. dans sa façon de parler. C'est assez dérangeant. Dommage que je ne sois pas attirée par lui. Sinon j'aurais un deuxième Y. pour me consoler.

Ça s'est arrangé au boulot. Disons qu'il y a des soirs avec et des soirs sans, mais globalement ça va.

Mon bar préféré ferme ce soir. Je suis dégoûtée. C'est comme si quelqu'un était mort. En plus j'ai pas eu trop le temps d'y aller depuis que je travaille. Hier soir j'y suis allée avec M. Tout le monde était là, c'était cool. Aprés on est allés chez L. qui a maintenant un appart avec J., un autre du bar. Quand on y est arrivés, j'étais déjà saoûle. Et puis c'est devenu bizarre. M. était sur une chaise et le mec qui la draguait l'a laissée en plan pour dormir. Un autre gars était assis dans son coin. L. tripotait une fille du bar sur le même canapé où j'étais assise avec une autre fille et une mec. On a tamisé la lumière et ils ont commencé à me tripoter le dos, les cheveux et le cou. Trop zarb'. Au début je bougeais pas car je pensais pas qu'ils étaient sérieux. Et puis j'ai commencé à attendre impatiemment l'heure du premier métro! Je suis pas du tout attirée par ce mec. Sinon je ne sais pas comment ça se serait fini. Let's face it, moi aussi j'ai des fantasmes bizarres.



42.


Hier j'ai passé une journée de merde au boulot, enfin plutôt dans la merde... Mais le soir M. est venue avec des amies. Elle est venue voir un des mecs du boulot avec qui elle se distrait.. Puis les filles sont parties et ma soeur est venue avec son mec et deux potes à lui. On a passé la soirée à boire et à déconner. C'était cool! La bonne surprise c'était un de ces mecs, T. On a beaucoup parlé des histoires de famille, de comment réagir face aux choses, comment apprendre à vivre avec son passé. C'est la première personnne à me dire « tais-toi laisse moi finir! » ! Enfin! Frustrant aussi..

Il est venu dormir chez nous mais s'est couché plus tôt car il travaille aujourd'hui. En me levant j'ai trouvé sur ma table de nuit une grue en origami avec un mot posé dessus « Laura, souvenir impérissable d'une jolie jeune fille malmenée par la vie dont les larmes et le sourire m'ont ému, T. » Au verso il a écrit « Le voyage est court, essayons de le faire en première classe, Philippe Noiret ». C'est super gentil et romantique! J'étais aussi super émue en voyant ça! Comme quoi c'est vrai qu'on est toujours surpris par les autres. C'est pour ça que je dis toujours que le plus intéressant dans la vie c'est les autres.


2 février 2011

40

40.


J'ai écrit tout cela il y a presque un mois. C'est passé vite. Après les trois semaines avec L. je suis rentrée chez mes parents. Je n'ai pas couché avec lui. Dans ma ville natale les trois premiers jours ont été horribles. Je savais que H. n'allait pas tarder à arriver. J'étais avec A. On est sortis dans la ville d'à côté, grande première! On a rit sur le fait qu'on était tous deux célibataire. Mon oncle nous a demandé pourquoi on couchait pas ensemble. De là on a commencé à se chercher, pour rire – que je croyais. Ensuite les autres gars du groupe sont arrivés. On a passé des soirées tranquilles. Mais j'arrivais toujours pas à dormir. J'ai pas arrêté d'appeler L. Mais il répondait pas toujours.  C'était normal. Puis ma demi-soeur est arrivée avec son mec et son fils d'un an. C'était super! Ça remonte tellement le moral de voir un enfant!

Noël c'était la merde. Mes parents m'ont gonflée. Entre ma mère et ses problèmes de thune, qui parlait dans mon dos à ma soeur, et mon père qui me criait dessus parce que j'arrivais pas à dormir et que je sortais... Ça leur serait pas venu à l'esprit que je vais mal?

H. était là. Mais il voulait pas me voir finalement. Il a vu mes potes par contre. J'ai fini par l'appeler après le nouvel an. On a parlé une heure ou deux. C'était super mais ça me donnait l'impression que j'allais le revoir. Il m'a dit que j'avais bien fait de rompre...

Au jour de l'an A. a essayé de coucher avec moi. Je lui ai dit non. Dommage qu'on en soit arrivé là. Effectivement l'amitié homme-femme n'existe pas...


***

 

De retour à Paris. Je suis allée au bar mais L. n'était pas là. Il était en arrêt maladie mais ne m'a rien dit.. Tant pis. Je l'ai vu deux jours après. J'ai repris ma clé – l'appart était nickel. Il m'a dit qu'il me respectait trop pour coucher avec moi. Les gens du bar croient que je suis pathétique et qu'il me prend pour une conne. Mais moi j'y retourne pour voir toute l'équipe car je les aime bien. Je suis pas certaine que ce soit réciproque.

J'ai trouvé un boulot dans un pub anglais. J'étais trop contente, tout le monde parle anglais. Les mecs sont très beaux – les filles aussi. J'ai tout de suite craqué sur mon premier trainer, Q. Je me suis bien démerdée les premiers jours. Hier j'y suis allée avec M. pour boire un verre – staff price. Un des gars nous a proposé de rester. J'ai dit oui car je voulais parler avec Q. C'est un quetard et il connaît déjà la femme de ses enfants, qu'il voit de temps en temps. Great. Je travaillais aujourd'hui à onze heure du mat'. On est restées jusqu'à six heure.. Deux des gars du taff sont venus, un qui était à la rue, un qui draguait M. J'étais bourrée, j'ai pas réussi à me lever.. Ma boss m'a laissée un sursis au lieu de me virer – les gars du taff m'avaient assuré que ce n'était pas grave. Le gars d'hier m'a dit de passer ce soir. J'ai hésité et j'y suis allée. Comme il bossait je suis passée voir un pote de chez moi qui travaille dans le pub d'à côté. Et là ma boss à débarqué! Elle m'a engueulée gentillement..hum. Je suis repartie dans le pub où je bossse. Direct la manager m'a jetée en me disant de pas parler au staff qui travaille. Le gars que je retrouvais à insisté pour que je commande ma bière. J'ai rien dit que la manager m'a crié je sais pas quoi dessus. J'ai dit au gars de laisser tomber mais il m'a servie quand même. Je me suis faite engueulée par la manager – encore. Ensuite un mec bourré a craché sur une des filles qui avait fini son shift. J'ai aidé un peu à ranger et je suis rentrée. Taxi à 10 euros alors que je suis à – 85€. Soirée de merde. En plus comme j'ai raté le taff aujourd'hui je dois travailler dimanche et je rate la grosse soirée samedi avec les gens de l'autre bar... Donc l'amusement s'est transformé en je suis rejettée de partout. Et H. me manque. Et je vais rester pleurer chez moi tous les soirs.



2 février 2011

39

39.


Il est dix heures du mat'. J'ai pas dormi. On a fait l'anniv de L. hier ou avant-hier, ça dépend comment on compte. C'était sympa mais j'ai trop bu. Moins bien du coup. Cette nuit il ne s'est rien passé de spécial. J'étais fatiguée mais L. composait sur garage band et voulait mon avis. Il a pas arrêté d'essayer de me tenir éveillée et au final c'est lui qui dort.

Avec M. on s'est rendues compte d'une chose au bar: elle n'est pas une fille avec qui l'on sort et je ne suis pas une fille avec qui on baise. Chose vérifiée cette nuit encore. Évidemment les mecs le sentent quand tu n'as jamais fait ça. C'est horrrrible quoi. J'ai l'impression de faire quelque chose qui repousse les mecs au dernier moment. L. veut pas me dire quoi. Il s'était passé la même chose avec R. Je me sens comme une merde. C'est cool. Non seulement V. et L. commencent à râler pour notre rythme de vie mais en plus je ne vais pas au bout de ce que j'ai commencé. Je sais qu'en vrai je n'ai pas envie d'être ce genre de fille, mais je voulais voir ce que ça faisait. Et puis je suis curieuse de ces mecs qui font des préliminaires de ouf : si je peux me laisser surprendre de ce côté-là alors je me demande ce qui m'attend de l'autre! Vous pensez peut-être que c'est une technique pour que je leur saute dessus. Si c'était le cas je me demanderai pas ce qui ne tourne pas rond chez moi.

M. commence à mal vivre son train de vie aussi. Sauf qu'elle elle a le théâtre et l'agrég' pour lui donner l'impression... que c'est bien ou mal? En fait justement ça doit être pire de remarquer son décalage. N'empêche qu'elle a appris que les mecs du théâtre la considérent comme une fille facile et pas une fille avec qui l'on sort alors elle est dég'. Surtout qu'il y en a un qui l'intéresse. Mais il y a une autre fille qui le kiffe aussi du coup ça devient la rivalité pourrie. Je sais pas quoi lui dire moi à M. Je ne sais pas quoi me dire à moi-même. Ça fait que trois semaines que je fais n'importe quoi alors je connais pas encore toutes les conséquences.

Vous remarquez que je fais des cycles de trois semaines en ce moment? Marrant. Peut-être qu'à ne pas vouloir remonter à Paris dans le même train que H. je vais me retrouver à rester trois semaines chez mes parents aussi.

J'ai écrit une autre chanson sur ce mode de vie. Surtout inspiré de L. Il dit que je me trompe mais c'est normal on se connait pas assez.


Automatic Motion


Standing Walking Talking

Automatic motion

Don't have any notion

Of time passing by

Don't have the will to keep being

Yet here I am

Standing talking walking

Like a freakin' automaton


When I told you it was over

I thought you'd see me clearer

Leave out the anger

All you could see was her

You want me to come back home

But we'll never be whole

You say you want me

Yet you keep seeing these

Desperatly acrobatic women

Don't even ask me to accept it

Because I want you on your own


I don't wanna go home

I don't wanna be alone

So I keep on going

Standing talking walking

Like a freakin' automaton

Automatic motion


Where's home anyway?

With you and them in the way?

With him not letting me stay?

With blows flowing everywhere?

Or with her so close there?

You know she's my world

But some time is all I can afford

Now it's my turn to see the world

Even though I can't hear a word


Girls come and go

Not enough to let you go

We're all desperate so

We use each other and go

Yet here I am

Standing talking walking

Like a freakin' automaton

Automatic motion


What keeps me going

Is all this smokin' and drinkin'

Like everybody else

Trying to forget about this mess

But I'll never let you go

I let you deal with your hole

So that I can come home

And this time we'll be alone

Just you and me

Standing talking walking

Different kind of automatons

A perfect automatic motion


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L'âge bâtard
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